Le duché d’Uzès
Un peu d’histoire.
En 1328 le roi Philippe VI de Valois érige la ville en vicomté. Puis Charles IX érige la ville en Duché en 1565, Antoine d’Uzes devient alors duc d’Uzès, et en Pairie en 1572.
(Pairie de France (Ancien Régime) — Wikipédia)
C’est en 1632 que le duc de Montmorency et “Premier Duché” de France, est décapité pour s’être révolté contre le roi. Il mourut sans postérité et le titre de “Premier Duché “ échut alors à la maison de la Trémoille. qui s’éteignit au début du XX° siècle. C’est ainsi qu’Uzès devint alors le “Premier Duché” de France (La Maison de Crussol – Chateau du Duché d’Uzès entre mer et Cévennes. Cité médiévale, le Duché (XIème – XVIIIème siècle) propose une étonnante promenade dans l’Histoire Uzès,Povence,Chateau,Duc de Crussol,Duché,Ducale,Gard,Pont du Gard,vin,cave à vin.)
Qu’est ce donc me diriez vous ?
C’est un titre que les Uzétiens aiment rappeler, mais n’oublions pas que c’est un reste de l’ancien régime.
Ce titre est lié au duché en raison de l’ordre de préséance dans la hiérarchie de la noblesse.
A partir de 1632, seul le Duc de la Trémoille avait préséance sur le Duc d’Uzes . Le titre était lié à l’homme et non à ses terres.
Cette dignité était au sommet de la hiérarchie nobiliaire du royaume. Il y eut dans le royaume bien d’autres duchés (https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_duch%C3%A9s_de_France)
Au cours du XVI e siècle, le roi Charles IX, avait décrété que les titres et qualités de duc ne seraient accordés uniquement que par le roi lui-même.
Dans toutes les cérémonies à la cour, le Premier Duc de France, venait tout de suite après les princes de sang, à la droite du roi. Il était souvent chevalier d’honneur de la Reine mère.
Au sacre des rois de France, il portait les Honneurs (c’est-à-dire, la couronne et le sceptre). Mais le plus connu est que lors de la mort du roi, sur la tombe encore ouverte, le Premier Duc prononçait les paroles rituelles : “ le roi est mort, vive le roi”!!!
Le château ducal, .. dit le duché, ( à Uzes ne parlez jamais “du château”!!), toujours habité par le duc et la duchesse d’Uzès, se trouve sur le point culminant de la ville..
Ce duché est un des plus beaux spécimens de l’architecture militaire en France, avec ses fortifications du Moyen-Age. Il est le témoin de toutes les évolutions architecturales des châteaux français.
En effet le donjon, la tour Bermonde, haute de 40m,fut construite au XIè /XIIe siècle et est aisément reconnaissable à ses meurtrières, ses créneaux, et son imposante forme carré qui domine la ville. Appuyé au donjon s’élève le bâtiment de la vicomté, construit au XIV° et aussi remarquable par la diversité extérieur de sa décoration Renaissance plaquée sur le logis médiéval.
En effet le rôle que les vicomtes d’Uzes, puis les Ducs d’Uzès, jouent à la cour du roi les amène à remanier leur château dont l’aspect encore bien féodal et, surtout l’inconfort des bâtiments, ne correspondaient plus du tout au goût du jour.
Ce bâtiment dit encore de nos jours, “la vicomté”, fait le lien entre le donjon et la chapelle remaniée plus tard..
La chapelle du XVe siècle est remarquable par sa porte richement sculptée, ou la Foi, l’Espérance et la Charité y sont symbolisés. Cette devise est également sculptée au-dessus du caveau de la famille Crussol d’Uzes.
La chapelle est encore régulièrement utilisée de nos jours par la famille Ducale. Contrairement à de nombreux châteaux, à Uzes, les bâtiments d’origine ont été peu démolis. Les murs d’origine ont seulement été surélevés, percés de fenêtres ou encore couverts de façades plus modernes. Tous les styles des grandes heures de la famille ducale y sont représentés.
Le 30 juillet 1791 le duché est envahi par quarante hommes armés qui “fouillent tous les coins et recoins du château”, et décident de faire abattre les créneaux et bûcher les armoiries du dessus du portail..
Le portrait du duc est alors saisi et emporté sur l’esplanade et servira d’enseigne au sieur Dusson perruquier de son état. Il sera arraché, porté et malmené et après quelques coups de sabre sera brûlé. Vengeance d’un peuple mal informé et en colère. Il est même question à cette époque de revenir au duché pour y brûler toutes les archives et détruire totalement le duché. Du personnel fidèle restera encore quelques jours et prendra le temps de mettre l’essentiel les archives à l’abri .
Tous les hommes et enfants travaillaient nuit et jour avec le maçon de la maison afin de déplacer la plupart des layettes ou registres et les mettre dans les épaisseurs des murs. C’est si bien fait que tout cela est introuvable et hors de danger.
C’est par la fidélité de quelques hommes que les archives du duché furent sauvées. Ce ne fut pas le cas des meubles. Le duché fut vidé et entièrement spolié par vente publique.
Les murs seront donc vendus comme bien national à un Monsieur Olivier. marchand de biens. Celui-ci entreprend de démolir l’édifice pour le vendre en pièces détachées. L’Opération ne s’avère pas si rentable et en 1803 il cède le duché à 4 familles de la ville dont celle d’André Gide, les familles de Castille, de la Rochette et j’avoue ne pas connaître le nom de la quatrième famille.
Celles-ci louent le bâtiment au collège d’Uzès en attendant le retour d’immigration de la famille ducale.
Sous la restauration, en 1824, le duc d’Uzes rachète le duché et y maintient le collège durant 10 ans.
Il retrouvera son usage de duché en 1834 mais il est totalement inhabitable.
Débute alors une lourde restauration notamment de la chapelle, avec le rapatriement des cendres de ses ancêtres, la réfection des toitures et un gros remaniement est fait au niveau du donjon découronné par les révolutionnaires. Un balcon sur colonnade est installé devant la façade de la vicomté.
La génération suivante poursuivra les travaux de restauration intérieure, d’embellissement et de remeublement.
En 1957, le duc d’Uzes vend le duché à sa riche tante la marquise de Crussol née Marie-louise Béziers. Celle-ci ouvre le duché à la visite du public peu de temps après.
A cette époque, la ville d’Uzès se meurt doucement. Depuis la révolution la jolie cité à perdu son évêché, puist au XIX° siècle son régiment et sa sous- préfecture.
L’industrie de la soie à périclité, de nombreuses maisons sont à l’abandon ( mon mari dit qu’il se souvient ne pas être autorisé à jouer sur la place aux Herbes où habitait sa famille, par risque de recevoir un immeuble sur la tête… une telle explication, ça marque un enfant !!!).
La population de 8000 habitants sous Louis XIV est tombée à 3500. La marquise de Crussol décide de rendre au duché toute sa splendeur en rachetant le mobilier dispersé. A Paris, elle connaît beaucoup d’hommes politiques, en particulier André Malraux. Il crée la loi du même nom le 4 août 1962 pour la sauvegarde des bâtiments et étend, en 1965, la protection à des secteurs entiers.
Lorsque la marquise lui demande de l’aide pour notre belle cité en péril, il lui aurait répondu “ Uzes, Uzes, mais où est ce par rapport à la Chine…? “ en effet nous sommes alors bien loin de Paris.
Mais grâce aux bonnes leçons de géographie de la marquise de Crussol, en 1965, Uzes est une des premières villes de France, avec Sarlat, à obtenir cette protection des secteurs sauvegardés.
Son petit-fils Jacques de Crussol, 17e duc d’Uzes, poursuit aujourd’hui son œuvre. Il sait garder un œil novateur pour donner toujours le lustre que nos beaux murs méritent. Allez visiter ce beau duché et peut être le duc vous présentera t-il son incroyable train électrique qui fait l’envie de tous les plus grands collectionneurs.